Angie Beaumont {MJ : Chimere}

Mon père a toujours cru au miracle, c'est peut-être pour cette raison qu'il n'a pas divorcé quand maman qui était aussi blonde que lui, a accouché d'une brune, c'est-à-dire moi ! En bon créationniste il devait penser que c'était un miracle de la genèse ou une autre connerie du genre, à moins que l'amour l'ait rendu assez aveugle pour ne pas se rendre compte que le gentil voisin qui venait généreusement tondre la pelouse quand il se tuait au travail, s'occupait aussi de la plomberie de ma volage de mère ! Je l'envie par moment, être idiot à ce point c'est surement le secret du bonheur. Malgré les rumeurs et les moqueries il m'a toujours traité comme sa fille et je n'ai jamais manqué de rien, même si j'ai été vache avec lui.

Que voulez-vous à quinze ans on se rend compte qu'on est différent de ses deux sœurs et les progrès de la génétique n'arrangent pas les choses, gène récessif et consort, quand on est futée on comprend vite la vérité ! Le jour de cette révélation fut aussi celui de ma première cuite...au rhum de pâtisserie ! Pas le jour le plus glorieux de mon existence, mais pas le moins hélas, j'ai fait bien pire plus tard ! A partir de ce moment la j'ai un peu pété un câble, Beyrouth comparé à la maison avait des aspects de cloitre paisible.

Au diable, Andrew mon cher père pétochard qui n'avait jamais eu le cran de traité ma mère Claire de sale trainée. Au diable mes sœurs qui se foutaient sans arrêt de moi et de ma tignasse brune et vive l'anarchie ! Vive les soirées arrosées, les joints qui tournent, le tabac et le plus important, le sexe ! J'avais fait la connaissance d'une bande de garçons qui se foutaient un peu de tout, à cette époque je me prenais pour une rebelle, une dure, j'avais l'impression d'être vivante. Moi qui venais des beaux quartiers de la banlieue de Seattle, je jouais à la brute, mais qu'elle blague !

C'est bien beau d'emmerder le monde, mais il faut aussi penser à son avenir ! J'ai eu le déclic en lisant la feuille de chou du bahut, plus particulièrement l'article d'une certaine Stéphanie, un article engagé et enflammé qui m'a donné envie de la rencontrer. C'était bien la première fois que j'avais envie de faire quelque chose de constructif depuis très longtemps. J'ai finalement rencontré cette fille et nous avons sympathisé et sans que je m'en rende compte elle m'avait inoculé le virus du journalisme. C'était aussi brutal qu'un coup de foudre, c'était aussi mon premier amour...

Finalement j'avais trouvé un but à ma vie, ou du moins de quoi m'occuper, ce qui me permit d'obtenir avec beaucoup de difficultés mon diplôme de fin d'études. Ensuite, je n'ai pas trop eu le choix, j'ai intégré la première fac que je pouvais avec mes notes moyennes. Dommage j'aurais préféré l'université de Columbia à New-York, mais faute de grive on mange des merles donc, vive l'université de Seattle ! Mon premier acte d'étudiante, fut d'intégrer la rédaction du journal de mon campus et j'y fus des plus actives. Je me suis découverte un don pour les articles chocs. Le scandale sur le dopage organisé de notre équipe de foot, c'est moi ! C'est aussi moi qui aie dénoncé le harcèlement sexuel dont était victime certaines filles par un certain prof ! J'avais trouvé mon style et mon public.

Comme on pouvait s'y attendre, tous ces écrits ne m'ont pas attiré que des amis, je passais pour la sale gouine qui foutait son nez partout ! Mais j'adorais cela et plus je recevais de commentaires assassins sur mon blog, plus je mettais de l'entrain à mon travail. Fallait pas non plus oublier les études, après quatre années plus ou moins studieuses j'obtins mon Bachelor en sciences sociales. Et bonjour la vie active !

Ce qui m'amène ici, dans cette bonne ville de Seattle. Voilà deux ans que je jongle entre emploi précaire et pige, j'espère un jour me faire embaucher par un grand journal, mais n'ayant aucune formation journalistique, je prends mon mal en patience en écrivant des articles que poste sur mon blog, peut-être qu'un bon scoop pourra faire pencher la balance.

Angie est ce qu'on peut aisément qualifier d'emmerdeuse ou d'aimant à emmerde ! Quoi qu'elle entreprenne on peut être sûr que cela ne se fera pas en douceur, la brunette a tendance à poser le doigt la ou ça fait mal, c'est devenu même un style de vie pour elle. Plutôt observatrice, elle a appris à déceler qu'on essaye de lui faire gober des couleuvres et n'apprécie pas quand on la prend pour abruti. Angie n'a pas froid aux yeux, c'est une fille téméraire et audacieuse qui prend des risques rarement calculés.

Le mode de vie d'Angie n'est pas sain, elle fume, elle boit avec excès et c'est un véritable oiseau de nuit. Le monde de la nuit n'a pas de secret pour elle et grâce à son bagou elle ne passe pas inaperçue dans les night club de Seattle et dans la rue dont elle a gardé pas de contact. Angie marque les esprits tant pour ses gouts festifs que pour ses gueulantes qui font trembler les murs. Niveau sentimental, c'est un véritable hérisson qui préfère se replier sur elle-même au lieu de se confier à ses très rares amis. C'est une fille qui parait forte, mais ce n'est qu'une façade, elle est souvent en proie au doute, mais le cache grâce à son attitude « ça passe ou ça casse ».

Pour conclure, on pourra dire qu'Angie a toujours gardé son attitude rebelle et défiante de son adolescente, c'est une débrouillarde qui vit sa vie à fond et s'accroche à ses rêves avec hargne.