[INFRA] Hôpital Principal

Maison de thé Yi He Yuan [Hing Hay park, Chinatown]

Immobilisant sa voiture sur le parking visiteur de l'hôpital, Sean s'extirpe de cette dernière et se dirige en marchant vers l'accueil des urgences, se renseignant auprès de la personne au guichet de l'endroit où il pouvait attendre le retour des médecins en charge du cas de sa collègue.

L'irlandais était partagé entre un sentiment d'inquiétude pour sa collègue, un coup de machette dans la colonne ne présageait rien de bon surtout qu'il ne l'avait pas vu bouger une seule partie de son corps après le coup. D'un autre coté, il ressentait un fort ressentiment à qui la colère d'il y a quelques minutes avait fait place.

Assis sur une chaise de plastique inconfortable comme peut l'être ce genre de mobilier boulonné aux murs par lot de quinze, Murray jouait avec une cigarette entre ses doigts. Il était inquiet pour sa collègue, cette fonction étrange avait le pouvoir de rapprocher deux personnes sur un plan indescriptible.

Se connaissant depuis trop peu de temps pour être de véritables amis, ils étaient chacun intervenus à un moment pour aider l'autre et avaient été pris pour cible ensemble.

Aussi étrange que cela paraisse, la vérité qui lui avait sauté aux yeux dans la ruelle avait été perçue par l'inspecteur comme une profonde trahison. Tandis qu'il revit les événements s'étant produit durant les derniers jours, il commence à comprendre certaines choses.

L'irlandais allume sa cigarette, sachant pertinemment que c'est interdit mais qu'il n'y a aucun infirmier en vue.

* Bie qu... Bie qu... *

Le bip irritant de l'appareil vrilla sa conscience et l'obligea à ouvrir les yeux, lentement. La chambre était plongée dans l'obscurité, mais elle percevait la lumière du couloir et les bruits des allées et venues des infirmières. Elle était allongée sur le côté, calée sur le ventre par une sorte de pan incliné qui l'empêchait de rouler sur sa plaie. Le tube qui s'enfonçait dans sa gorge l'empêchait de parler et lui donnait envie de vomir. Elle regarda les perfusions qui sortaient de son bras. Sang, liquide physiologique, morphine synthétique sans doute. Elle n'avait pas mal. Enfin, pas trop.

Elle bougea, lentement, prit appui sur le matelas. Sa tête était lourde, elle avait l'impression d'avoir fumé dix pipes d'opium. Ses paupières menaçaient de retomber, malgré tous ses efforts. Sa main agrippa le barreau relevé du lit, tenta d'atteindre la sonnette mais la douleur fut trop forte. Le bip du moniteur s'affola un instant. Elle n'avait pas de souvenir précis de ce qui s'était passé dans la ruelle. Il lui avait semblé que Lan était là, mais tout était trop confus.

* Saloperie de cachetons...*

Elle s'agita, chercha s'il y avait quelqu'un dans la pièce. Le tube du respirateur la gênait atrocement mais elle n'avait pas la force de l'arracher.

* C'est ce qu'on appelle un grand moment de solitude... *

Pour Jun

Le bit du moniteur du Jun ne passa pas innaperçu sur l'écran de contrôle dans une autre pièce, une petite lumière rouge s'était mise à clignoter et la personne qui vit cela envoya une infirmière vérifier si tout allait bien.

L'infirmière entra presstement dans la chambre de Jun et se mit à vérifier toutes ses constantes. Ce ne fut qu'au bout de quelques instants qu'elle se rendit compte que la personne sur le lit était réveillée.

"- Bonjour inspecteur, si vous voulez que je vous retire le respirateur hochez la tête...
Bien alors je vais tirer sur le tube et vous allez tousser très fort quand je vous le dirais."

L'infirmière appuya sur deux boutons et commença à tirer le tube.

"- Maintenant."

Le saviez-vous ? Tousser pour expulser un tube de plastique d'un pouce de diamètre, alors qu'on a une jolie plaie d'environ 25 centimètres dans le dos, est une opération assez délicate.
La douleur atroce qui déchira son thorax fut le plus efficace de tous les réveils. Elle ramena l'inspecteur Huang à la conscience plus vite que n'importe quoi d'autre... et lui fit enfoncer ses ongles dans le coussin sur lequel elle était couchée pour ne pas crier.
Le souffle court, elle se cramponna à la mousse et sentit les sueurs glacées couvrir son corps passablement éprouvé. L'infirmière appuya sur le distributeur de morphine et le monde devint rose. Jun se détendit et respira plus facilement.

- J'ai soif, parvint-elle à articuler d'une voix enrouée, presque inaudible.

L'infirmière lui donna à boire et l'aida à se rallonger correctement, puis remonta la couverture sur elle quand elle remarqua que l'inspecteur commençait à frissonner. Jun posa la tête sur l'oreiller, fatiguée d'avoir simplement bu un peu d'eau, aperçut son coéquipier dans le couloir et réussit à lui faire signe d'entrer.

- Bonsoir, Sean, dit-elle péniblement. Comment va ?

Appercevant le signe de sa collègue ainsi que le hochement de tête approbateur de l'infirmière, Sean se leva péniblement de sa chaise et parcouru lentement les quelques mêtre le séparant de la porte de la chambre un air étrange au visage.

Cet air étrange était du à l'effort que l'irlandais devait faire pour rester calme et ne pas déblatérer tout son ressentiment à propos de ce à quoi il avait assité plusieures heures auparavent, d'autant plus que Jun semblait ne pas être encore au courrant.

- Moi ça va, toi moins j'ai l'impression...

Se déplaçant lentement dans la chambre pour sortir de l'axe de la porte et se placer involontairement dans l'angle mort de cette derniere.

- Tu as eu de la chance que Lan viennent à ton secours...

- Quelle merde ! souffla l'ambulancier en expulsant la fumée de sa bouche et en écrasant le mégot de sa cigarette sur le parking de l'hôpital... toujours à moi de me fader le matos de réa....

Il ouvrit à contre coeur la porte arrière de l'ambulance et sentit à peine le coup qui le fit basculer à l'interieur.
La main gantée lui plaqua le masque sur le visage tandis que l'autre fit tourner le petit robinet, libérant le désflurane... Ses yeux se fermèrent presque immédiatement

- Gutt nacht...

L'allemand retira une seringue de l'une des trousses du vehicule et injecta le sédatif dans la carotide de l'homme. Son poignet oscilla pour libérer sa montre : il avait une bonne heure avant que l'homme ne se réveille.

Quelques minutes plus tard, un ambulancier chauve, poussant un brancard sur lequel gisait un homme inconscient pénétra dans l'établissement hospitalier dont les derniers visiteurs commençaient à partir...

L'inspecteur Huang eut un pauvre sourire à l'attention de son coéquipier. Apparemment, ses souvenirs n'étaient pas aussi flous qu'elle l'avait crû au début.

- International District est un petit quartier, et la communauté chinoise une grande famille.

Elle dut attendre quelques instants avant de poursuivre. Parler était difficile, et elle ne savait pas faire des phrases courtes... A présent, elle comprenait la raison du comportement de l'homme debout dans le coin de la pièce.

- Je crois que tu as des choses à me dire. Alors dis-les.

Parvenu à se calmer totalement, Sean était maintenant d'un calme surprennant, la raison en était surement l'état dans lequel était sa collègue lui inspirant assez de compassion pour adoucir le tranchant de sa colère.

Debout et raide dans son coin de la pièce, c'était comme si on pouvait lire sur le visage de l'irlandais ce qu'avait été son adolescence, les réalités auquelles il avait du se plier et les obstacles qu'il avait du escalader... Ou écraser...

- J'ai à te dire que Lan n'est pas en détention et que ce que j'ai appris dans cette rue ne figurera pas dans mon rapport.

Ne demandant pas son avis à sa collègue, Murray allume une cigarette avant de reprendre, Sean semble à un moment sur le point d'ajouter quelquechose mais se tait, attendant d'abbord la réaction de sa collègue.

La jeune femme eut un sourire, et elle aurait secoué la tête si elle l'avait pu.

- Tu aurais pu le coffrer, c'était ton boulot. Je l'aurais arrêté si je m'étais trouvée en face de lui. Ce n'est pas parce que je le connais que je ne fais plus mon travail. C'est le jeu et Lan le sait parfaitement.

Elle regarda Murray un moment, il semblait vouloir continuer à parler.

- A Hong Kong, je connais tous les criminels du quartier où j'ai grandi. Je suis allée à l'école avec eux. J'ai fait sauté leurs PV. Je les ai coffrés parfois. Mais on se respecte. On mange ensemble. Je vais voir leurs parents. C'est comme ça chez moi.

Elle prit appui sur le coussin avec précaution et remonta sur le lit. La douleur transperça son dos, mais elle tint bon.

- Néanmoins, je te remercie de la faveur que tu lui fais. Je suis pourtant curieuse... Qu'as-tu entendu exactement ?

- J'en ai entendu suffisament...

Tirant un grand coup sur sa cigarette puis reprennant.

- Comme tu l'as dit, mon boulot c'est de coffrer des gens comme lui et j'essaye de bien faire ce boulot.

Se penchant légerement vers l'arrière, Sean appuie son dos contre la pseudo garde-robe encastrable vide jusque là.

- Si il continue à jouer à ce jeu là, ton boulot à toi ça sera de le coffrer. Ou alors le mien sera de vous coffrer tous les deux. Je ne le ferrai pas avec plaisir mais je le ferrai. Ici on est pas à Hong Kong...

Le visage de l'irlandais était dur et froid comme peuvent l'être les vents des plaines de son pays natal. Il n'était ni agressif ni sympathique, il restait dans son ton malgré tout un genre de bienveillance probablement dirigée vers sa collègue.

- Je ne savais pas que tu parlais chinois, Sean. Je ne suis pas un flic pourri, Sean. Je ne prends pas d'argent, je ne profite pas de mon statut. Je fais ce que je dois faire, comme toi. Mais Maynard n'est pas tout à fait Seattle. Je sais que c'est difficile à comprendre pour quelqu'un qui n'est pas asiatique.

L'odeur de la cigarette, mêlée à celle des désinfectants, aux médicaments, aux anesthésiques, lui donna la nausée mais elle résista à l'envie de vomir.

- Nous ferons tous les deux notre travail, Sean. Quoi qu'il nous en coûte, et nous le savons aussi bien l'un que l'autre. Je ne cherche pas à me justifier.

Elle regarda l'Irlandais de l'autre côté de la pièce, elle savait ce qu'il pensait. Pourtant, il devait pouvoir comprendre. Chez lui aussi, les flics et les voyous jouaient au gendarme et au voleur dans la rue avant de prendre des chemins différents.

- Et si tu me disais ce qui t'emmerde à ce point ? J'ai du mal à croire que c'est juste parce que je connais un type des Triades.

La cigarette à moitier finie prit d'une coup un gout très désagréable et c'est dans un gobelet en plastique à presque vide posé sur la tablette au milieu des médicaments.

- Je ne parle pas chinois, la partie en anglais m'a suffit pour assembler le puzzle et la scène ne se pretait pas au doute.

Regardant la jeune femme dans les yeux lorsque cette dernière l'interroge, il aurait sourit si elle avait sous entendu cela dans une autre situation, ici son air restait de marbre.

- T'es à coté de la plaque. Ce qui m'enmerde c'est que tu m'ais mentit...

- D'où tu sors que je t'ai menti ? Tu crois qu'on se vante de connaître un criminel quand on est un flic ? Tu crois que c'était du chiqué quand on était dans la voiture et qu'on le coursait pour le coincer ? C'est là que tu te trompes, Sean. Si on avait attrapé les passagers de la Mercedes, je n'aurais fait aucune différence et il aurait été obligé d'appeler son avocat.

Elle fit un effort pour remonter sur le lit, pour ne plus être couchée sans pouvoir rien faire d'autre que de l'écouter. La douleur était atroce mais il fallait qu'elle le regarde dans les yeux.

- Si tu m'avais posé la question, je ne sais pas si je t'aurais répondu. On ne se connaît pas encore assez pour se dire ce genre de chose. Si on avait fait équipe depuis plus longtemps, je t'en aurais sans doute parlé. Je ne suis pas une Occidentale, je ne pense pas de la même manière que toi.

Elle hocha la tête. De toute façon, elle ne comptait pas se justifier. Jusqu'à présent, elle avait toujours assumé ses actes.

- Tu me dirais toi, alors qu'on se connaît depuis à peine deux ou trois mois et si j'étais Anglaise, que tu connais des gens de l'IRA ? Je ne pense pas. Est-ce que tu comprends ?

Le choc, bien qu'invisible extérieuremen, fit vaciller l'irlandais dans son fort intérieur. L'idée que sa collègue fut au courant de cette vieille histoire ne fit que lui traverser l'esprit mais y resta suffisament pour le faire frissoner et imaginer le pire.

Sans pour autant perdre son air calme et froid, Sean se décolle de la garde robe et se penche un peu en avant vers sa collègue s'étant visiblement redressée d'indignation, c'était la meilleure, c'était elle l'indignée.

-Primo, princesse, tu m'as mentit quand je t'ai demandé textuellement si tu connaissais le gars de la mercedes. Secundo, tu n'as pas réagit et tu es même intervenu lors de l'interrogatoire du suspect de l'épicerie.

Faisant un pas en avant à nouveau et se retrouvant à un metre seulement du lit de la jeune femme, l'air toujours aussi odieusement calme.

-Et terzio, si je connaissais des terroristes de l'IRA, je ferrai mon boulot, je les coffrerai. Qu'on soit au USA, en Irelande ou en Chine, la lois reste la lois ...

Sur cette dernière phrase, Murray esseyait de se convaincre lui même d'avoir été très convaincant.

- Sean... Assied-toi, s'il te plaît. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi maintenant. Je comprends que tu sois fâché, que tu n'aies pas apprécié d'apprendre ça de cette manière. Je voudrais reprendre cette discussion demain. Je n'arrive pas à réfléchir.

Elle ferma un instant les yeux, la tête lui tournait. Se prendre le chou avec un Irlandais après avoir passé trois heures au bloc n'était pas ce qu'elle avait espéré pour la soirée.

- Je voudrais que tu me rendes un petit service. Ma soeur va arriver, sans doute par le premier vol depuis Londres. Elle va sans doute passer au central, à moins qu'elle ne fasse tous les hôpitaux de la ville. Il faudrait lui donner les clés de chez moi. Son numéro est dans mon calepin, et dans mon portefeuille il y a une photo de nous deux. Tu veux bien t'en occuper, ou demander à quelqu'un de le faire ?

Sean vennait de réaliser qu'il était d'une froideur et même d'une agressivité presque malhonnete avec sa propre collègue alors que cette dernière était à peine sortie du coma.

Loin de regretter ou d'estimer avoir été trop loin, l'irlandais se dit ssimplement que le compte était bon comme ça et que pour la suite, la balle était dans le camp de Jun.

Le service que Jun lui demanda ensuite fut un bon changement de sujet et il se laissa trainer sans résister.

- Ok je vais m'en occuper. Son nom c'est?

Dans les affaires de la jeune femme, entassées dans un sac plastique sur la seule table de la chambre, le calepin fut plus difficile à trouver que le porte feuille.

C'est après avoir bien vérifié qu'il n'y avait pas d'autre possibilité que Sean se dit que la photo d'identité trouvée dans le portefeuille n'en était peut etre pas une.

- Jumelles donc?

- Mademoiselle, il me faut une place en urgence pour cet homme...Il a visiblement était intoxiqué !

La secretaire de l'accueil se leva, surprise par l'irruption du brancardier, au visage recouvert d'un masque sanitaire...

- Je...Je vais voir ce que je peux faire... répondit elle en faisant pivoter son fauteuil vers le téléphone du standard...

L'oeil de l'allemand parcouru les dossiers posés sur le bureau avant de s'accrocher à ce qu'il cherchait : "Admission d'urgence : Huang J. , Service post opératoire 204 A"

- Vous pouvez... commença la standardiste avant de s'apercevoir que le brancard et son pousseur avaient disparus...

- Oui, jumelles. Elle s'appelle Yu Ming. Tu pourrais traduire ça par Clarté du Jade.

Elle prit le calepin des mains de son collègue et lui indiqua le numéro qui l'intéressait. S'il ne parlait pas chinois, alors il le lisait encore moins...

- Si mes souvenirs sont exacts, il y a un vol le soir en provenance de Londres. Les clés sont là. Fais attention à elle, s'il te plaît. Ma sœur n'est pas un flic, c'est une joaillière. Côté bagarre, elle se débrouille mais elle n'a pas notre instinct. Je te revaudrai ça.

Jun regarda son coéquipier et tenta un sourire. Il fallait qu'ils s'expliquent, sinon leur tandem volerait en éclat et ils ne se feraient plus confiance, alors que jusqu'à présent, ils avaient été plutôt efficaces.

- Reviens demain, Sean. Je te raconterai certaines choses sur moi. Tu veux bien ?

- Yu Ming...

Tandis qu'il se demandait si le fait de connaitre la traduction du prénom de la frangine lui serait utile en quoi que ce soit, la question suivant vint bousculer cette pensée. En quoi la fait que Yu Ming sache se battre était important? Devait il l'enmener avec lui sur ses enquêtes?

Le numéro noté, Sean en répond à la dernière phrase de sa collègue que par un léger sourire limite forcé. Il pose ensuite sur la "table de chevet" à coté de Jun, le portable de cette dernière pour qu'elle puisse répondre en cas d'appel sans devoir débrancher toute sa tuyauterie.

- Tu veux que je poste quelqu'un à la porte?

Cette phrase avait été dite en ayant déja la moitier du corps hors de la pièce.

Elle avait déjà fermé les yeux quand il s'éloigna. Sa question la tira de la torpeur dans laquelle elle aurait bien voulu sombrer et elle se contenta d'un haussement d'épaule.

- Fais comme tu veux, ça n'a pas d'importance. Merci pour ma sœur.

Elle remonta maladroitement la couverture sur elle et se laissa aller sur le coussin pour soulager la tension dans son dos. Le choc des cultures avait fait son œuvre. Ce qui n'aurait pas été vraiment un drame à Hong Kong en était un à Seattle, selon toute probabilité.

- A demain.
* Ou pas.*

Sa main se tendit vers la pompe à morphine et elle appuya plusieurs fois sur le bouton. La douleur reflua pour un temps et elle se sentit soulagée.

Quittant sans rien dire la chambre, Sean prend la direction des escaliers tout en composant le numéro du central sur son téléphone.

- Ici l'inspecteur Murray, veuillez envoyer un policier en civil pour garder la chambre de l'inspecteur Huang à l'hopital principal. Autre chose: Si une certaine Yu Ming Huang vient de présenter, appellez moi et faites la m'attendre à mon bureau...

C'est une cigarette en bouche que Sean démarre sa voiture en direction du central composant le numéro de Yu Ming sur son portable.

central

La porte s'ouvrit et des voix se firent entendre. Jun se demanda un instant ce que c'était que tout ce raffut et se rendit compte qu'elle était debout, à côté de son corps, dans la chambre de l'hôpital. Elle fronça les sourcils, surprise. Que faisait-elle là ? Encore un effet secondaire de la morphine ? A moins que...

* Oh... C'est bête... Sean et moi, on va mourir fâché... *

Son cœur ralentit... encore... encore... s'arrêta. Le tracé plat de l'électrocardiogramme fit sonner la machine. La silhouette près du lit hocha la tête. Il fallait bien que ça se termine un jour ou l'autre. C'était juste un peu plus tôt que prévu.

* Lao Lan... Zai jian... *

Un peu plus loin chez les infirmières, une petite lumière rouge s'alluma.